L’ Écriture

 
 
 
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Qu’est-ce qui vous a menée à l’écriture ?

Très jeune, je dévorais les livres. Ma mère m’a appris à lire. C’était notre rituel. J’en garde un souvenir très fort : assises toutes les deux dans le canapé du salon, je plongeais dans un petit imagier pendant qu’elle tournait les pages d’un énorme opus. Avant même de savoir lire, j’aimais les livres.

Ensuite, le goût de l’écriture est venu naturellement. Comme beaucoup, j’ai eu envie d’essayer de noircir des pages pour façonner un tout cohérent. Et très vite je me suis heurtée à mes premières difficultés littéraires : comment former une histoire intéressante, originale ? À huit ans, j’écrivais mes premiers poèmes. Mon perfectionnisme m’a freinée.

 
 
 
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L’ÉCRITURE, QU’EST CE QUE CELA REPRÉSENTE POUR VOUS ?

Je n’ai jamais cessé d’écrire. Je fais partie de cette ancienne génération qui préfère envoyer une lettre par la poste plutôt qu’un email. Le mouvement de la plume a quelque chose de fascinant. C’est un objet magique !

Je possède des carnets où je consigne tout et n’importe quoi. Je prends des notes, je griffonne des vers. Je considère l’acte d’écrire comme un artisanat. Le joailler polit ses pierres comme l’auteur cisaille ses textes. Un mot, une lettre, une virgule peut tout changer. La langue française est si magnifique. Elle offre un éventail immense de subtilité.

Écrire, c’est aussi une façon d’apprendre. L’esprit s’approprie les idées que la main couche sur le papier. Et bien sûr, c’est une façon de créer des mondes pour les partager. Il y a donc un double apport de la plume à l’esprit. Pour celui qui lit et celui qui écrit.

 
 
 
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QUELLES SONT VOS SOURCES D’INSPIRATION ?

J’ai beaucoup lu, pour commencer. Cinq années d’études de lettres aident à mieux comprendre le fonctionnement des textes. Notre héritage littéraire, de l’antiquité à nos jours, est immensément riche. Il est impossible d’avoir tout lu et de brillants auteurs continuent encore d’écrire des textes merveilleux. Rien que ces livres sont une source d’inspiration inépuisable. On rétorquera que c’est prendre le risque de plagier. Peut-être. Mais tout auteur commence toujours par imiter et si le thème est semblable, le traitement est différent. Roméo et Juliette, Tristan et Iseult, La Chartreuse de Parme, Les Hauts de Hurlevent, La Princesse de Clèves : toutes ces œuvres majeures narrent une histoire d’amour impossible, chacune d’une façon unique.

Mes voyages m’ont beaucoup apporté. Deux ans passés en Inde sont une expérience que je n’oublierai jamais et qui a changé ma façon de voir le monde. Ensuite, j’ai adoré ma vie en Allemagne et mon séjour en Australie.

 
 
 
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AVEZ-VOUS UNE MÉTHODE D’ÉCRITURE ? UNE FAÇON DE PROCÉDER PARTICULIÈRE ?

Pour mes premiers textes, je pensais qu’il me fallait m’isoler du monde et me faire violence. C’est ce que j’ai fait, et cela marche ! Mais ce n’est pas le plus agréable… De plus en plus, mes romans mûrissent longtemps avant que je ne m’y mette. J’y réfléchis, j’écris quelques pages, je les jette. Il peut se passer plusieurs années avant que je n’annonce officiellement la sortie d’un ouvrage.

Comme j’écris généralement au fil de la plume, sans plan, je réalise que je sais où je vais au moment où j’ai fini d’écrire mon premier jet. Cela ne veut pas dire que c’est terminé, mais le plus dur est fait.

 
 
 
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AVEZ-VOUS UN RITUEL ? UNE FAÇON D’ÉCRIRE QUI VOUS EST PROPRE ?

Parfois, je suis prise d’une « crise » d’écriture. Une idée me vient. J’écris. Ce sont souvent des textes brefs, comme des nouvelles.

J’ai des carnets de poésie que je n’ai pas publiés. En général, j’écris pour des proches. Ce sont des textes très personnels.

Pour les romans, en revanche, je fais tout à l’ordinateur. J’adorerais écrire sur du papier, mais cela limite les possibilités logistiques. Souvent, je m’isole en bibliothèque ou dans un café. J’aime sortir de chez moi pour écrire.

 
 
 

 
 
 

Les Romans

 
 
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QUELS SONT LES AUTEURS OU LES GENRES LITTÉRAIRES QUI VOUS ONT INSPIRÉe ?

J’ai lu et aimé tellement de livres et d’auteurs qu’il est difficile d’en faire la liste… Au fil des siècles, je peux citer : La Fontaine, Laclos, Voltaire, Maupassant, Dumas, Hugo, Balzac, Marcel Aymé, Margaret Mitchell, François Mauriac, Camus, Shalom Auslander, Werber, Pennac, Amélie Nothomb, Musso, Rowling, Tolkien, Asimov… Ce ne sont que les premiers qui me viennent en tête. Impossible de mettre un point final. Il y en a d’autres, et il y en aura beaucoup d’autres.

Je suis très éclectique dans mes lectures. J’aime autant les romans d’aventures que les textes philosophiques ou les récits de voyages et les polars. J’apprécie la littérature « populaire » autant que les classiques. Je pense qu’il est réducteur de catégoriser les auteurs. J’aime être surprise et découvrir de nouveau style.

 
 
 
 
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VOUS ÉCRIVEZ DANS DES GENRES TRÈS DIFFÉRENTS. N’EST-CE PAS PRENDRE DES RISQUES ?

Peu de mes lecteurs ont lu tous mes livres, c’est vrai. J’écris ce que j’ai envie d’écrire au moment où j’en ressens le besoin, sans penser au lectorat, à ce que dira le public. Si le succès du livre était moteur de l’écriture, je ne pourrais pas me concentrer sur ce qui est vraiment important : le texte.

Je ne me pose pas cette question. J’écris. C’est tout.

 
 
 
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EST-CE QU’IL Y A DU VÉCU DANS VOS ROMANS ?

Je ne crois pas qu’il soit possible d’écrire sans mettre de soi. Même si j’évite de m’inspirer de mon vécu, on retrouve forcément des points communs. C’est d’ailleurs assez curieux. Parfois, mes proches se reconnaissent dans des personnages où des scènes, alors que le lien est purement le fruit du hasard.

Tout est dans tout. L’amour est universel. La misère aussi… Même si je ne mets pas de mon vécu, il y en aura toujours un reflet.