La Clé d'Oriane, chapitres 1 et 2

 
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En Avant première, voici les deux premiers chapitres de La Clé d'Oriane !

Chapitre 1 : Curry de crevettes au lait de coco

Ce samedi midi, Xavier l’avait invitée au restaurant. Elle avait passé un moment dans la salle de bain à discipliner ses longs cheveux auburn pour donner aux boucles une impression de tenue. La masse tombante sur ses épaules occultait complètement l’épingle à nourrice accrochée en piercing à son oreille droite.

Cela faisait plusieurs années qu’ils vivaient ensemble, mais elle continuait d’essayer de se faire belle chaque fois qu’ils sortaient. Il disait qu’il aimait lorsque sa chevelure descendait en cascade.

Le miroir lui renvoya son physique : des jambes minces, une poitrine trop petite à son goût… Elle n’avait pas l’air d’avoir vingt-six ans. Elle soupira en enfilant une robe longue en velours noir qui camouflait ses défauts.

Ses grands yeux noisette avaient la forme de ceux d’une biche. Un trait épais d’eye-liner les faisait ressortir. Elle hésita à assombrir sa bouche d’un rouge chocolat pour s’accorder avec son manteau brocart noir et bordeaux, de style ostensiblement gothique. Mais pour lui faire plaisir, elle opta pour une couleur prune.


Il avait réservé un thaïlandais de la rue Vaugirard. L’endroit était cosy, tapissé de soieries. De jour comme de nuit, des lanternes diffusaient une petite lumière douce, romantique. Intime.

Dans la voiture, il n’avait pas prononcé une parole. Il semblait pris dans ses pensées. Lorsqu’elle l’avait interrogé sur le choix du restaurant, il avait répondu :

— C’est pour changer, découvrir un endroit qu’on ne connaît pas.

À l’intérieur, il avait demandé une table isolée, dans le fond. Il avait commandé une assiette de nems végétariens à partager, et entre deux gorgées de vin blanc sec :

— Il faut que je te parle.

Oriane était ravie. Il était question d’organiser un mariage elfique dans le prochain jeu de rôle « grandeur nature » auquel ils participaient. Deux fois par an depuis plusieurs années, ils se déguisaient, elle en magicienne, lui en chevalier, et partaient chevaucher des terres oubliées le temps d’un week-end. Les organisateurs avaient envoyé les prémisses du scénario et les joueurs devaient peaufiner les traits du personnage qu’ils incarneraient, un peu comme au théâtre, dans un match d’improvisation.

— Moi aussi ! J’ai réfléchi : mon rôle est une jeune écervelée qui n’écoute rien de ce que dit son père ? Il suffit qu’elle se sauve avec le tien… Ce serait drôle ! Enetari de Linawen organisant une union secrète avec Rodolphe Mélian ! Imagine que je me déguise pour te rejoindre. Il faut juste trouver quelqu’un pour jouer le prêtre…

— Oriane, écoute-moi.

Il lui prit la main et se pencha vers elle.

— Ça ne t’ennuie pas si ma robe est violette ou bleue ? Je sais que suis une Elfe, mais j’ai toujours eu du mal avec le blanc… Je vais me coudre une tenue avec du tulle et des fleurs en tissu… Des glaïeuls ! Ce sera joli, tu ne crois pas ?

— Oriane ! Écoute-moi !

Il avait levé la voix. Elle s’interrompit, interdite, fronça les sourcils et attendit. Il soupira, avala encore une gorgée de vin. Il avait insisté pour prendre une bouteille. Il ne buvait pas tant, d’habitude.

— Oriane, je dois te parler, et ça ne va pas être facile.

Elle acquiesça, la bouche ouverte. Quelle était cette chose si importante qu’il voulait lui annoncer ? Ça ne pouvait pas être…

— Cela fait un moment que je me pose des questions, sur nous deux. Cela fait plusieurs années qu’on se connaît…

— Six ans.

— Oui, six ans. Et cela fait quatre ans qu’on est ensemble. Je te connais par cœur, tu me connais bien aussi… On a tellement l’habitude d’être tous les deux… Tu vois ?

Elle secoua la tête en fronçant les sourcils.

— Non.

— Tu ne comprends pas ? Ce que j’essaie de te dire, c’est que… toi et moi, on a vécu des moments extraordinaires, mais depuis quelques mois… c’est différent.

Le temps commença à ralentir. Son cœur battait. Il avait l’air d’attendre une réaction de sa part. Elle ne bougea pas.

— Je ne sais pas comment te dire ça, c’est difficile… Au début, j’adorais tes cheveux rouges, ton style un peu déjanté, très original… Mais maintenant…

— Maintenant ?

Il prit sa tête dans ses mains. Ce qu’il avait à dire ne voulait pas sortir et Oriane commençait à comprendre. Elle n’arrivait pas à y croire.

— Oui… enfin, tu es tellement… différente. Mes copains se marient, ils vont à l’église, ils s’installent, ils font des enfants… Tu t’imagines avoir des enfants ?

— Là, tel que tu me le demandes ? Non. Mais plus tard…

— Plus tard ? Mon meilleur ami me propose d’être son témoin et toi tu prépares une union dans Les Terres oubliées de Seregon ! C’est un jeu, Oriane ! Ce n’est pas ça, la vie !

Il attendit encore une réaction. Elle regarda son assiette. C’était la première fois qu’il lui parlait de cette façon. Elle cligna ses yeux doux, sans vraiment comprendre. Était-ce le même homme qui auparavant admirait ses ongles en pointe et ses longs cheveux sombres dont les extrémités étaient teintes en rouge ? Ses lèvres se pincèrent. Elle était tombée amoureuse à l’université. Quatre ans… Non… Ce n’était pas possible.

— Si encore tu avais une vraie situation… un vrai métier…

Elle était dessinatrice de bandes dessinées et Xavier l’avait toujours encouragée dans cette voie.

— Avant, tu disais toujours que je pouvais faire ce que je voulais, que j’avais du talent…

— Mais je le pense toujours ! Oriane… Regarde-moi ! J’ai vingt-neuf ans. Je suis flic, maintenant... J’ai envie de me poser, pour de bon.

— C’est ça, le problème ? Tu ne peux pas t’afficher avec une gothique ? Toi aussi tu portais des piques de métalleux quand je t’ai rencontré ! Et sous ta chemise, tu as toujours ce tatouage de squelette à moto ! Ah, c’est tellement original, ça ! Moi, au moins, j’ai de la personnalité, je ne fais pas comme tout le monde… Toi, t’as suivi la mode ! Et maintenant, ça la fout mal d’afficher ça en plein commissariat, c’est ça ? Parce que c’est sérieux… ça ne rigole plus ?

Touché. Elle l’avait touché et regrettait à présent de s’être emportée… Il n’avait pas encore prononcé les mots fatidiques…

— Tu vois, c’est exactement ce que je te disais… Tu réagis comme une enfant qui fait un caprice. Ce que je te dis, c’est que je veux me poser, me marier, avoir une vie normale…

— Tu veux qu’on se marie ?

— Non. Je veux qu’on se sépare.

— Tu veux réfléchir ?

— Non. Je suis désolé. J’ai pris ma décision. En un sens, tu as raison… Maintenant, je suis inspecteur ; je ne peux plus faire le mariol. Mais ce n’est pas ça, le problème. Tu dois grandir, Oriane !

Elle avait cessé d’écouter. Cela faisait quatre ans qu’ils s’aimaient, quatre ans qu’ils projetaient leur vie ensemble, qu’ils avaient les mêmes amis, le même quartier, la même passion pour les jeux, la même vidéothèque, les mêmes livres, la même vie ! Comment pouvait-il lui annoncer, comme cela, entre un curry de gambas et un wok de poulet, qu’ils ne passeraient pas le reste de leur existence ensemble ?

— Il ne se passe rien dans notre vie ! Entre nous, il n’y a rien, à part… enfin, on s’est éclatés, Oriane, mais maintenant, on doit tourner la page. Je ne peux pas me projeter avec une fille qui passe son temps sur des jeux !

Il avait pris un ton moralisateur. Elle se sentait vide, dépassée.

— Toi aussi, tu joues tout le temps ! Je croyais que justement tu m’aimais parce qu’on avait cette passion en commun !

— C’est ce que j’ai dit, oui… Mais ça ne me suffit plus. Je me suis lassé. Tu comprends cela ? J’ai mûri !

Elle secoua encore la tête. C’était irréaliste. Impensable. Il avait sûrement besoin d’une pause, de réfléchir un peu…

— Je me suis organisé. Cet après-midi, je prendrai mes affaires, j’irai vivre chez mes parents. Tu ne pourras pas garder cet appartement toute seule, mais je paierai ma part du loyer le temps qu’il faut… Ne t’inquiète pas.

Il finit son repas, de bon appétit. Sous les yeux médusés d’Oriane, les queues des crevettes plongeaient dans le lait de coco avant d’être saisies par le bout, vidées jusqu’à la tête et jetées sur le bord de l’assiette.

Il s’essuya délicatement la bouche et régla l’addition.

— Je te laisse. Je rentre prendre des affaires, et je repasserai la semaine prochaine, quand tu ne seras pas là.

En guise d’adieu, il l’embrassa sur la tempe. L’effluve de citronnelle et de gingembre lui donna la nausée.


Chapitre 2 : Colocataire

Deux semaines après la rupture, Oriane s’installait chez Chloé, sa meilleure amie. Elle avait un trois-pièces dans le quatorzième arrondissement de Paris, vers Denfert-Rochereau. Elle travaillait comme hôtesse de l’air sur des vols long-courriers. Cette semaine-là, elle était en repos, avant d’enchaîner sur cinq jours de trajet pour San Francisco.

— Qu’est-ce que je ferais sans toi ?

— Je t’en prie ! À quoi ça sert d’avoir une chambre d’amis si ce n’est pour que les autres en profitent ?

Si je reçois du monde, ils dormiront dans le canapé ! Je suis ravie de t’accueillir comme colocataire ! Et puis, ça me changera des copines habituelles !

Elle installa son bureau qui lui servait aussi de lieu de travail et répartit ses affaires dans les placards. Chloé l’aida du mieux qu’elle put.

— Tu peux rester le temps que tu veux. Honnêtement, il n’y a jamais personne chez moi… Et comme je suis à l’autre bout du monde la plupart du temps, c’est même mieux qu’il y ait quelqu’un ici…

Son amitié était l’une des rares qu’Oriane avait conservée pendant toutes ces années. Sa relation avec Xavier l’avait éloignée de toutes les autres.

Les deux jeunes femmes avaient grandi dans deux maisons voisines à Toulouse puis étaient venues sur Paris pour faire leurs études. Très différente, Chloé était élancée, fine et blonde. Ses cheveux coupés courts à la garçonne embrassaient parfaitement son doux visage.

Elle ne vivait que pour s’amuser et voyager, entre soirées branchées à San Francisco, petit déjeuner à Madrid et farniente au soleil brésilien. À vingt-sept ans, elle entendait bien profiter des avantages de sa vie d’hôtesse avant de mettre le grappin sur un pilote... ou sur ce qui se présenterait de séduisant et intelligent. Elle avait hérité d’une jolie somme lors du décès de sa mère, partie trop tôt. Laissée seule avec un goût amer, elle avait été recueillie par sa tante qui lui avait appris à toujours garder la tête haute et voir le bon côté des choses.

— Tu arrives à travailler, malgré toutes ces émotions ?

— Franchement, non. Depuis une semaine, je n’ai pas dessiné une page. Il va falloir que je m’y remette, si je veux sortir ma BD dans les temps… Mais là, je n’arrive pas à tenir mon crayon plus de cinq minutes… Je n’arrête pas de repenser à lui… Il a dit que c’était définitif ! Je n’arrive pas à y croire…

— C’est normal, c’est tout récent…

— Chloé… On avait tellement de projets… On préparait même un mariage elfique ! Un jeu de rôle, mais tout de même… Comment peut-on changer d’avis du jour au lendemain ? Tu te rends compte ?

Sa voix s’étranglait sous les sanglots. Elle attrapa un paquet de mouchoirs qui traînait et se moucha bruyamment. Son amie se plissa les lèvres et glissa son bras autour des épaules d’Oriane. Son style gothique, sombre, son allure romantique héritée des films de vampires et des romans du 19e siècle l’avait toujours émue. Chloé murmura :

— Il faut passer à autre chose…

La jeune femme essuya encore une larme et mit la main dans ses cheveux pour remettre en place les mèches qui lui tombaient dans les yeux. Son chignon s’était défait, le pinceau qui servait de pic avait cédé sous le poids des boucles épaisses.

— Je pense qu’il va revenir, mais s’il ne revenait pas ? Tu imagines ? Et il dit que je joue trop… Tu trouves que je joue trop ?

— Essaie de te calmer. On est vendredi ; ce soir, je t’emmène dans un bar du huitième qui fait des cocktails de fous ! On va te changer les idées… Tu as autre chose que des longues robes noires ? Je peux te prêter une tenue, si tu veux…

Entre deux reniflements, Oriane fit la moue et sortit de son armoire une mini-jupe en cuir et un corset gris avec de la dentelle très fine. Chloé approuva des deux mains.

Sa taille se trouvait ainsi mise en valeur et son décolleté faisait ressortir sa poitrine. Pour donner plus de chair à ses jambes menues, elle enfila un collant mousse noir.

— Ça reste gothique, mais c’est très, très sexy ! Je vais m’occuper de tes cheveux…

Chloé s’amusa à brosser la longue chevelure d’Oriane pour en faire un chignon sophistiqué, mais qui lui donnait l’air décoiffé. Lorsque le résultat fut satisfaisant, elle enfila un top blanc sur un pantalon rouge et les deux jeunes femmes se mirent en route pour une boîte de nuit branchée du huitième arrondissement.

Le champagne coulait à flots, la musique hurlait et on ne fumait pas que du tabac. La célibataire au cœur brisé s’enivra, ce qui se solda par une matinée au lit, un mal de crâne, et deux dolipranes.


Quand elle se réveilla, la journée était déjà bien avancée. Elle se prépara un café. Il n’y avait pas un bruit dans l’appartement.

N’ayant aucun souvenir de la veille, elle n’osa pas frapper à la porte. Si Chloé n’était pas revenue seule de soirée… Elle s’assit au bord de la fenêtre et regarda les passants qui circulaient en bas. Elle soupira en repensant à Xavier. Qui sait ce qu’il était en train de faire en cet instant. Peut-être qu’aujourd’hui, il téléphonerait… Et s’il avait besoin d’une preuve de son amour ? Elle pourrait se faire tatouer son nom sur la poitrine ! Ou mieux… dans le creux de la hanche !

La porte d’entrée claqua. Elle sursauta et vit Chloé déposer deux croissants sur la table et un sac de la FNAC.

— Ah ! Te voilà ? J’ai une surprise pour toi. Je sais que cela va te remonter le moral…

— Qu’est-ce que c’est ?

Oriane s’approcha et attrapa une viennoiserie. Chloé ouvrit son sac et sortit comme un trophée une boîte de jeu vidéo encore sous plastique avec un casque de réalité virtuelle Kaframe.

— Ultimaland 15 ! J’y ai joué chez une copine, c’est génial ! Et j’ai pris un deuxième kit de connexion avec les lunettes et la manette, pour toi. Moi, j’en ai déjà un…

Oriane lui sauta au cou et l’embrassa. C’était le jeu en ligne qui faisait un carton ! Et ce visiocasque… les joueurs ne parlaient que de cela ! Elle ouvrit la boîte avec précaution. Il ressemblait à une énorme visière noire, de forme rectangulaire, qui cachait la moitié du visage lorsqu’on le portait. À l’arrière, trois sangles venaient se fixer à un bouton rotatif de fermeture.

Ensuite, elle sortit d’un coffret séparé un casque audio et une manette de jeu.

— Depuis le temps que j’en rêve ! T’es la meilleure !


Elles s’installèrent dans la chambre de Chloé, une grande pièce aux meubles blancs. Un lit deux places prenait la moitié de l’espace, l’autre moitié était occupée par un bureau. Assises devant l’ordinateur, elles firent des essais.

— Tu entends, quand je te parle ?

Chloé termina tous les réglages.

Les visiocasques Kaframe permettaient de jouer en immersion totale ou en réalité augmentée. La publicité promettait une vision panoramique, une plongée dans un monde vidéoludique, un son 3D d’une qualité exceptionnelle… Sur un tapis de course, on pouvait courir dans les bois, au bord de la plage ou dans Central Park. Dans certaines salles spéciales, on pouvait jouer à tuer des zombies, faire une partie de paintball gore, un concours de chorégraphie, ou même chasser des Animopes.

L’entreprise qui les commercialisait en avait écoulé plusieurs millions. Les joueurs se l’arrachaient.

— J’avais demandé à Xavier de me l’offrir pour mon anniversaire, mais…

— Arrête de penser à lui ! Si tu prononces encore son nom, je range tout ! Tu es d’accord avec ça ?

Oriane tourna la tête vers son amie, surprise d’une telle autorité. Elle éclata de rire.

— Je vais essayer.

— Bien. D’abord, on va créer ton avatar. Enlève ton casque, je vais enregistrer une photo de toi.

— Je vais faire une humaine barbare, pour changer.

Chloé faillit tomber de sa chaise. Elle fit défiler les différentes classes de personnages. Ils prenaient automatiquement le visage d’Oriane.

— Toi ? La romantique qui te prend pour une Elfe, tu veux jouer une combattante ? Alors là, tu me surprends… Je m’attendais à ce que tu choisisses une magicienne ou une sorcière…

Elle haussa les épaules. Au bout d’un quart d’heure, Aurora était née. Elle avait les traits d’Oriane, un niveau 20 en force, 18 en constitution et 7 en chance. Une silhouette athlétique, des formes généreuses.

— Tu t’es fait une poitrine énorme !

— Xavier disait toujours que j’avais les seins trop petits…

— Qu’est-ce que je t’ai dit ?

Devant le ton de Chloé, Oriane rentra la tête dans les épaules.

— Désolée… ça m’a échappé…

— Concentre-toi sur ta guerrière. Tu veux changer la couleur de tes cheveux ?

— Oui, orange ! Avec des boucles énormes et une coupe façon Dragon Ball !

Chloé parut beaucoup s’amuser à modifier le personnage. Elle proposa plusieurs versions, Oriane sélectionna sa préférée et la vêtit d’un plastron-bustier doré sur un pantalon noir. Lorsqu’elle valida la création finale, il y eut une lumière éblouissante pour symboliser la naissance de l’avatar : des boucles orange dessinaient un nuage au-dessus de son visage. Son décolleté plongeant moulait comme dans de la cire une poitrine pulpeuse et sa taille semblait exagérément fine par rapport à ses hanches et ses cuisses musclées.

— On dirait moi, avec une coupe bizarre et j’ai le corps de Lara Croft, c’est cool. Je voudrais juste une belle armure et une hache !

Ensuite, Chloé se transforma en prêtre guérisseur. Elle utilisa la photo de son visage, éclaircit ses traits et prit la tenue d’un Apollon grec : sous sa chlamyde apparaissait nettement un torse bronzé, viril et musclé. Au lieu de sa coupe garçonne, elle avait sélectionné des cheveux longs et blonds de surfer australien. Ensuite, elle modifia son regard et se choisit des yeux jaunes qui lui donnaient un air félin.

— J’ai envie d’être un homme, pour changer… Je vais m’appeler Cémilio !

— Et beau gosse ! Ça te va bien !

À son tour, le personnage vit sa naissance symbolisée par une musique claironnante. Le prêtre apparut à l’écran et tourna sur lui-même dans un éclair blanc lumineux. Les filles enfilèrent leur casque, saisirent leur manette et se plongèrent enfin en réalité virtuelle.



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